Aujourd’hui le mot « épreuve » est synonyme d’examen. Dans le langage courant, ce mot est utilisé dans les domaines scolaires et universitaires. Il s’agit de tests plus ou moins difficiles permettant de vérifier les connaissances d’un candidat.
Le mot « épreuve » apparaît à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament. Cependant, dans la langue originale de ce dernier (le grec ancien), une difficulté met justement à l’épreuve le discernement du lecteur. En effet, le mot utilisé pour dire « épreuve » sert aussi à nommer ce mouvement intérieur incitant l’homme au mal : la « tentation ».
C’est donc en fonction du contexte que les traducteurs doivent faire le choix de l’utilisation, en français, de l’un ou de l’autre mot.
Dans l’évangile de Matthieu, Jésus est conduit au désert pour y être « tenté » par le diable. Les récits de tentation de Jésus sont importants car ils disent tour à tour la difficulté de Jésus à résister au mal. Lorsque le diable demande à un Jésus affamé de transformer les pierres du désert en pains, c’est parce qu’il sait très bien que Jésus en a le pouvoir ! Il y a donc eu un combat intérieur dans l’esprit du Christ. Un combat dont il est sorti victorieux après 40 jours de tentations imposées par celui qui voulait le voir échouer… l’épreuve. Car oui, cette tentation était synonyme d’épreuve ! C’est le Saint-Esprit de Dieu qui avait conduit Jésus au désert dans le but d’être éprouvé, tenté. La mission de Jésus était de remporter l’épreuve pour authentifier qu’Il était Lui, fidèle, saint et sans défaut. Contrairement au peuple de Dieu errant dans le désert pendant 40 ans à cause de ses échecs.
Lors de la crucifixion, les brigands moqueurs invectivent Jésus : « Sauve-toi toi-même si tu es le Roi des Juifs ». Se sauver, Jésus en avait tout à fait le pouvoir. Il aurait pu appeler des légions d’anges à son secours. Ce n’est pourtant pas ce qu’Il a fait. Là encore, tenté à l’apogée de sa mission, Jésus a résisté. En obéissant parfaitement jusqu’à la mort sur la croix, il remporte ainsi l’épreuve qui lui était proposée.
Tenté ? C’est par le diable que Jésus l’a été. Mais Il n’a pas succombé. Éprouvé ? C’est dans sa soumission à la volonté de Dieu que Jésus l’a été. Mais Il a remporté l’épreuve.
Dans un cas comme dans l’autre, Jésus a obéi, ce malgré les supplications et les larmes si poignantes dans le jardin de Gethsémané. C’est à cause de cette souffrance extrême que les mots de tentation / épreuve ont pesé d’un poids si lourd sur l’ensemble de sa vie.
Kévin