Pas étonnant que la propagation d’un virus perturbe la vie de millions, que dis-je, de milliards d’habitants sur la planète. Que de chamboulements, sans parler des drames humains provoqués par cette crise sanitaire mondiale !
Impossible de rester insensible à ce que pourraient vivre nos collègues de travail, nos voisins, nos amis, et pire encore, des membres de notre famille.
Des changements dus à la crise il y en a beaucoup. D’ailleurs, pour bon nombre d’entre eux, beaucoup d’hommes et de femmes de nos pays voisins ou plus éloignés les ont mis en vigueur sans attendre notre étonnante actualité. Port de masque, lavage de mains, confinement quasi total lors de suspicion de maladie, etc., sont des réflexes que plusieurs maîtrisaient déjà.
Mais ce ne sont pas les gestes physiques qui m’intéressent ici. Même si l’information passe effectivement par mes oreilles avant d’arriver à mon cerveau, ce sont certaines expressions entendues régulièrement qui, je dois le dire, me surprennent.
En vérité, ce ne sont pas les expressions elles-mêmes qui m’interpellent, mais plutôt les personnes qui les prononcent ! En effet, depuis quand la plupart de mes contacts fermés aux choses spirituelles (que je sache !) ont-ils retrouvé le chemin de la foi ? Et plus particulièrement celui de la prière ? Car s’il est une chose que j’entends de plus en plus ces temps-ci, ou que je lis via les réseaux sociaux, c’est l’affirmation de plusieurs disant s’adonner à la prière ! Ou tout du moins, déclarant qu’ils prieront ou qu’il est important de prier pour les personnes malades. “Il ne reste plus que la prière” étant la forme la plus alarmiste entendue récemment…
Pour moi qui suis chrétien, cela pourrait me donner de belles occasions de témoignage et je devrais m’en réjouir ! Ce n’est pas tous les jours que mes connaissances utilisent un vocabulaire religieux de manière sérieuse ! Me réjouir, c’est aussi ce que je devrais faire car la prière est une des plus belles manifestations de la compassion.
Quel est donc ton problème ? me direz-vous.
Il s’agit moins d’un problème que d’une interpellation valable pour tous, chrétiens ou non. Car que faisons-nous lorsque nous prions ? La réponse est simple. Lorsqu’il s’agit d’une prière dite d’intercession ou de demande, nous prions pour que l’objet de notre prière nous soit accordé. Dans notre cas, l’objet est souvent celui de la guérison, ou de la protection. Certains politiques, à des moments clés de l’histoire, disent même prier pour la nation tout entière (!).
La réponse est donc simple mais les contours le sont moins… Car si une prière est exaucée, il paraîtrait normal de savoir qui l’exauce ! C’est là que les choses se compliquent… Et pas qu’un peu !
Pour faire simple là encore, observons seulement que de manière générale, ce n’est pas tant le donateur que nous recherchons, mais le don ! Le don oui, avec plaisir, et le plus vite possible ! Mais pour ce qui est du donateur, on repassera. Tout le monde sait en effet que cela peut attendre, rien ne presse.
N’est-ce pas là le danger qui nous guette tous trop souvent ? Il y a bien longtemps, dans une situation qui n’avait rien de la crise sanitaire que nous traversons, Jésus allait déjà dans ce sens.
Alors que dix lépreux lui demandent de les guérir (cf. Luc 17), Jésus ne tarde pas à accomplir leur prière. C’est en route vers le médecin / prêtre devant officialiser leur guérison / purification que tous se voient rétablis ! Tous sont guéris ! 10/10 ! Jésus ne fait pas dans la demi-mesure ! Mais combien sont revenus trouver le généreux donateur ? Un seul… Faible ratio…
Et nous, qui prions-nous ? Comment prions-nous ? Que cherchons-nous ? Le don, le donateur… ou les deux ?
Kévin