Cela fera bientôt une année que nous souffrons sous les coups de ce virus que nous avons appris à connaître. Nous avons été, et sommes toujours, inondés d’informations le concernant. Le nombre de ses victimes, le nombre de personnes qu’il envoie dans les services hospitaliers portant précisément son nom, les masques, les gestes barrières, la fermeture des lieux dits « non essentiels », etc., autant de choses qui rendent nos rapports humains plus distants, plus complexes.
On dit souvent qu’un malheur ne vient jamais seul. Je n’ai donc été qu’à moitié surpris d’entendre que derrière le virus de la COVID-19 se cachaient d’autres virus ! Mais d’une toute autre forme cette fois ! Car oui, en des temps où les outils technologiques sont devenus indispensables à la tenue d’événements en « distanciel » (cours, conférences, entretiens, cultes (!), etc.), le terrain de jeu des pirates informatiques s’est agrandi de manière exponentielle !
Le télétravail devenant quasiment la règle, les fameux hackers (eux aussi depuis leurs canapés !) n’ont pas hésité trop longtemps avant de s’en prendre aux entreprises ! Par conséquent, les cyber- attaques avec rançons à la clé ont commencé à devenir monnaie courante dans le monde entier.
Mais pour certains, la goutte d’eau fait déborder un vase déjà trop plein. Ceux-là, ce sont les personnels des hôpitaux soignant les vagues de « patients COVID ». En effet, depuis peu, les hôpitaux sont devenus les nouvelles cibles de pirates informatiques. Derrière le virus sanitaire, le virus informatique rend les opérations, et les démarches administratives très difficiles… Au micro des journalistes, les blouses blanches disent leur exaspération : comment peut-on maintenir la tête de quelqu’un sous l’eau alors qu’il se noie déjà ?
“Maintenir la tête de quelqu’un sous l’eau”, voilà une pratique que le Christ n’aurait pu tolérer. S’il est une chose que même la société non chrétienne a bien en tête, c’est que le Christ est toujours intervenu en faveur des pauvres et des « souffrants », leur apportant soutien et justice.
À sa suite, ses disciples se sont efforcés de respecter la volonté du divin maître. Ainsi, sous la plume de l’apôtre Paul, nous pouvons lire la pensée du Christ dans une situation particulière. S’adressant à une communauté ayant dû gérer une situation de crise causée par le péché de l’un de ses membres, Paul écrit : « Le blâme qui lui a été infligé par la majorité d’entre vous est suffisant pour cet homme. Maintenant, au contraire, vous devez plutôt lui pardonner et l’encourager, de peur qu’il ne soit accablé par une tristesse excessive. Je vous engage donc à faire preuve d’amour envers lui […] » (cf. 2 Corinthiens 2. 6-8).
Oui, la situation de cet homme était assez grave pour qu’une mesure disciplinaire soit prise. Pourtant, après la sanction, après la peine (dans les deux sens du terme) l’homme repentant doit pouvoir reprendre son souffle… hors de l’eau… L’accabler d’une culpabilité et d’une tristesse excessive ne permettraient pas à l’homme de se relever. Non, la pensée du Christ n’invite pas au laxisme, mais évite de noyer un homme ayant la tête sous l’eau ! Plus même, elle invite à considérer l’homme comme étant toujours digne d’un nouveau départ.
Dans la pratique, les équilibres sont parfois difficiles à trouver ! C’est pourtant ce chemin de discernement et d’amour que le Christ veut nous voir emprunter. Aujourd’hui encore, Il veut que son Église accompagne, porte, et mette hors de l’eau la tête de celles et ceux qui se noient depuis trop longtemps. Rien à voir avec le mépris de ces pirates des temps modernes…
Au lieu de propager de nouveaux virus, soyons de ceux qui protègent et secourent ! C’est là l’appel de Celui qui peut… marcher sur l’eau.
Kévin