Connaître les règles du jeu

Si elle est vécue avec des amis, je ne rechigne pas sur une soirée à regarder une belle affiche. C’est ainsi que je me suis retrouvé à regarder le « France – Allemagne » de la coupe d’Europe 2020 chez l’habitant. Grand moment que celui-ci mais stressant à souhait ! Car non seulement l’enjeu était important (premier match de la compétition pour les bleus, champions du monde en titre et donc attendus au tournant), mais en plus c’était la première fois que je regardais un match bénéficiant de la fameuse VAR ! L’assistance vidéo à l’arbitrage (en anglais Video Assistant Referees). 

Lors de l’ouverture du score par les Français, nous avons pu goûter à la vraie fausse joie d’un but marqué, aussitôt vérifié, puis finalement refusé. C’est fou comme en quelques secondes on peut passer de la célébration d’un but tant attendu à la colère due à son annulation… Heureusement, les Français remporteront le match avant d’échouer, plus tard, lors des quarts de finale. 

Quelques mois plus tard, j’ai eu la bonne idée de regarder la finale de la ligue des nations 2021 : France – Espagne. Et quel match ! L’intensité, le pressing, les occasions, tout était très tendu ! En seconde période, les Espagnols ont ouvert le score, douchant les efforts des Français.  Mais dès la remise en jeu, ces derniers sont revenus à la marque. Puis dans une action largement commentée, ils ont pris l’avantage pour finalement s’imposer deux buts à un. 

Les Espagnols se sont montrés fair-play (portant même leurs médailles de second jusqu’au bout de la cérémonie protocolaire !). Mais une fois le match terminé les revendications ont commencé à pleuvoir. C’est même la planète foot tout entière qui s’est insurgée contre la mauvaise décision de l’arbitre. Et pour cause, l’auteur du second but français était hors-jeu ! C’était pourtant très clair sur les images proposées par l’assistance vidéo ! Tous les regards – comprenez toutes les critiques ! – ont donc été tournés vers les arbitres : comment avez-vous pu ? 

Pour se défendre, ceux-ci ont répondu avoir appliqué une règle apparemment peu connue, celle dite du « sauvetage délibéré ». « Un joueur en position de hors-jeu qui reçoit un ballon joué délibérément par un adversaire, […] n’est pas considéré comme tirant un quelconque avantage de sa position, sauf en cas de sauvetage délibéré par un adversaire. ». Les Espagnols ont dû se rendre à l’évidence : l’utilisation de la règle était convenable et c’est son ignorance qui les a plongés dans le désarroi… 

Au point où nous sommes parvenus, une question me taraude. Quand sera sifflée la fin de notre vie, quelle sera notre réaction en cas de mauvais résultat ? Aurons-nous de quoi nous plaindre à la presse dans l’objectif de faire rejouer le match ? Pourrons-nous nous emporter contre l’arbitre en prétextant la méconnaissance de certaines règles ? Malgré « les limites » de l’analogie, nos vies sont en jeu et pèsent plus que n’importe quelle coupe sportive. Tout être humain, s’il veut remporter le prix final, doit s’intéresser aux tenants et aboutissants de cette course qui, à l’échelle de l’éternité, peut paraître aussi courte que la durée d’un match de football… 

Et si dans cette partie de football, l’ignorance n’a pu servir d’excuse valable pour rejouer le match, à combien plus forte raison sera-ce le cas pour nos vies humaines ? Sans avoir connaissance de toutes les lois, chaque être humain possède néanmoins une conscience qui, selon la Bible, pourra le justifier ou l’accuser tour à tour (cf. Romains 2. 15-16). Bonne nouvelle ? Pas vraiment ! Car cela ressemble plutôt à une angoissante séance de pénalty qui, devant Dieu, est perdue d’avance…

Devant cet échec annoncé, l’arbitre divin nous fait la grâce d’une rédemption totale. Accordée par la foi en Jésus, c’est l’unique possibilité de remporter le trophée. Encore faut-il s’y intéresser… puis passer le mot aux coéquipiers !

Kévin Commere