Category Archives: Le poids des mots [Semaine de Pâques]

La « victoire »

Aujourd’hui, le mot « victoire » est employé, la plupart du temps, à propos de rencontres sportives. Dans un combat, le vainqueur est celui qui est le dernier debout ou celui qui a marqué le plus de points contre son adversaire. 

Bien qu’ils ne soient pas sportifs, nombre de combats sont mentionnés dans la Bible. Le mot « victoire » se voit donc utilisé à plusieurs reprises pour parler de ceux qui ont remporté des batailles contre leurs ennemis. Mais comme dans les tournois qui se répètent sans cesse, une victoire ne peut vraiment être définitive ! L’adage le dit bien : remporter une bataille est une chose, remporter la guerre en est une autre ! Car dans une guerre, les combats peuvent se poursuivre des années durant, se soldant tout à tour par des victoires et des…défaites. Telle fut l’histoire de la guerre entre les Israélites et les Philistins, relatée dans l’Ancien Testament (cf. livre des Juges).

Le mot victoire apparaît également dans le Nouveau Testament. En cette fin de semaine de Pâques, c’est l’utilisation concernant la résurrection de Jésus-Christ qui attire toute notre attention. En revenant de la mort à la vie, les auteurs des lettres adressées aux Églises, ont fait de Jésus le vainqueur par excellence ! Son œuvre est qualifiée de « triomphe » par l’apôtre Paul (Colossiens 2.15). Car en ressuscitant après l’horreur de la croix, Jésus a démontré, avec puissance !, combien la mort n’était pas assez forte pour le retenir. Jusque-là pourtant, et ce depuis le péché de nos premiers parents, la mort avait fait figure d’ennemi ultime pour tous les vivants. Y compris pour ceux qui, par le miracle de l’action divine, avaient profité d’un retour à la vie avant de succomber à nouveau. Parmi eux, Lazare, l’ami de Jésus. 

Cependant, la résurrection de Jésus a ouvert une autre voie. Étant sorti victorieux de cet ultime combat, Jésus a anéanti le pouvoir de la mort. Ainsi, pour ceux qui se réclament de l’œuvre du Christ, la mort n’a plus le dernier mot. Si elle peut encore les atteindre, elle ne les enfermera pas à tout jamais dans cet état de fait, car la mort, nous dit Paul, a été engloutie dans la victoire (cf. 1 Corinthiens 15.54) ! Telle était déjà l’espérance des juifs lisant la prophétie d’Osée. Telle est notre espérance, à nous qui, aujourd’hui, nous souvenons de la résurrection de Jésus. 

Le dernier ennemi étant vaincu, il n’y en a plus d’autres. La mort n’a plus le dernier mot, c’en est terminé de son règne de terreur. Par Christ, victoire sur la mort rime donc avec vie éternelle. 

Saurons-nous peser cette vérité si profonde ? En attendant d’en vivre, que nos cœurs soient d’ores et déjà pleins de reconnaissance. Car le Christ a terrassé la mort du poids de sa victoire éternelle ! 

Kévin Commere