Parmi nous…

Si dans la théorie conduire une voiture est relativement simple, les choses se gâtent dans la pratique. Les politiques et les statisticiens le rappellent souvent : la route fait des milliers de morts chaque année. Pourtant la route, tout comme le virus d’ailleurs, ne circule pas ! C’est bien nous qui circulons. Et qui circulons mal d’ailleurs… 

Depuis l’invention de la voiture, il est devenu incontournable d’encadrer notre conduite. Les routes ont été pensées différemment, les panneaux de signalisation ont fait leur apparition ainsi que les limitations de vitesse. Ces dernières sont d’ailleurs souvent revues à la baisse, pour la plus grande nostalgie de ceux qui étaient habitués à traverser la France en des temps records. Non, l’autoroute n’est plus ce que c’était disent les uns ! On doit regarder nos compteurs plus que la route ! disent les autres. Car oui, les radars, que les jeunes générations connaissent bien, ont eu plus de mal à se faire accepter par ceux qui avaient connu des autoroutes libres de (presque) tout contrôle. C’est que les temps changent ! Mais on a parfois du mal à vivre avec son temps. Surtout… quand on est pressé !

Depuis peu, une autre forme de surveillance a fait son apparition : le radar embarqué ! Rien de nouveau me direz-vous ! Les radars n’étant pas toujours « fixes » (comprenez fixés) mais placés dans des voitures de policiers stationnées à des endroits stratégiques et le plus souvent cachées pour surprendre les bolides d’un flash culpabilisateur ! 

Si, du nouveau il y en a ! Ces radars embarqués le sont maintenant dans des voitures mobiles ! Et comble, ces véhicules dits « voitures-radars » n’ont pas besoin d’être conduits par des agents de police. Non, depuis 2018 l’État confie ces voitures à des sociétés privées ! Une telle opération permet de libérer les forces de l’ordre et de les réaffecter sur le « terrain » mais aussi (surtout ?) d’accroître le temps d’usage (comprenez surveillance) de ces voitures-radars. 

En théorie, tout cela ne change pas grand-chose, et pourtant ! Entendre que ces voitures avaient récemment été mises en service dans mon département a modifié, au moins une fois !, ma façon de penser. Et donc de conduire. En effet, alors que sous l’effet de la pression pesant sur la pédale d’accélérateur, l’aiguille de mon compteur se donnait quelques libertés, je me suis souvenu de cette surveillance silencieuse. Autour de moi pouvait se trouver une voiture ayant vocation de signaler mon infraction. Impossibles à reconnaître, silencieuses, imprévisibles, ces voitures étaient maintenant… parmi nous ! 

Leur présence parmi nous est-elle la solution à tous nos problèmes ? L’avenir nous le dira.

En attendant, savoir que nos comportements sont ainsi épiés peut nous amener à changer. Car le plus souvent, c’est en cachette, lorsqu’ils pensent ne pas pouvoir être vus que les enfants s’adonnent à leurs méfaits. Et sur la route, ne sommes-nous pas de grands enfants ? 

Lorsque Jésus dit à ses disciples qu’il sera « avec eux » jusqu’à la fin du monde (c’est-à-dire par son Esprit), c’est pour les encourager à tenir bon dans leur mission. C’est pour les encourager à aller de l’avant, même si Lui n’est plus présent physiquement. Mais la présence de l’Esprit de Jésus a d’autres bienfaits. Notamment celui d’aiguiser notre conscience et de nous rappeler, discrètement, subtilement, et parfois plus fortement, que l’ensemble de nos pensées et de nos actions ne saurait échapper au regard de Dieu. Au lieu d’un contrôle austère et froid, son assistance chaleureuse, bienveillante et nécessaire 24h/24, 7j/7, a pour but d’encourager et de rendre meilleurs tous ceux qui Lui accorderont attention. Et son écoute pourrait, aussi, infléchir des données connues de Dieu seul. Pour une meilleure vie, une plus grande paix, laissons-le donc œuvrer… parmi nous ! 

Kévin Commere