Depuis une vingtaine d’années, Noé, fait son grand retour. Que ce soit sous la forme Noé ou Noah, il figure en bonne place parmi les prénoms les plus attribués en France. Qui eut cru que le 21 ème siècle remettrait au goût du jour le héros du déluge ?
Il faut dire qu’il a de quoi séduire ce brave Noé. N’a-t-il pas sauvé des animaux qui, sans lui, auraient péri noyés dans les eaux du déluge ? Donnant de sa personne, il a construit à leur intention un véritable immeuble flottant pour les accueillir et les protéger. Un précurseur du bien-être animal et même de l’égalité humain – animal ! Egalité, voire un peu plus… L’animal ne serait-il pas digne de davantage de considération que l’homme ? Une ancienne célébrité du cinéma tranche : « Les animaux ont une pureté que l’homme a définitivement perdue ». Verdict sans appel.
Sans aller aussi loin que cette dame dans la réflexion anthropologique, le sauvetage organisé par Noé a fait des émules. Des refuges ont fleuri un peu partout sous le nom « d’arches de Noé », référence à l’immense caisse construite par Noé et capable de flotter. Une caisse dénommée arche en hébreu, ça sonne quand même mieux ! Ainsi, les bénévoles de ces « arches de Noé » accueillent les animaux abandonnés.
Les animaux que Noé a sauvés du déluge n’avaient pas « 30 millions d’amis » … Le déluge ? Un mythe des peuples du Moyen-Orient ? A une époque qu’on qualifie de préhistoire, la transmission du vécu se fait oralement de génération en génération depuis le fond des âges. L’écriture stabilisera bien plus tard ces récits imaginaires… ou réels.
Les Babyloniens ont retenu du déluge une vengeance des dieux contre les hommes qui troublaient leur repos. La Bible, elle, a retenu que Dieu a exercé un jugement terrible sur une humanité défigurant sa Création par la corruption et la violence. Tout en faisant grâce à une petite équipe d’êtres vivants chargés de redémarrer sur une base assainie.
Il s’agit de reconstruire une nouvelle société respectueuse de la création. On se croirait au 21 ème siècle ! Mais n’allons pas trop vite en besogne. A y regarder de plus près, combien Noé a-t-il coupé d’arbres pour construire son arche ? Une forêt au bas mot. Et pour la rendre étanche, du bitume, ressource fossile de cette région. Bref, tout faux Noé !
Voilà qu’en plus la Bible révèle qu’il est arrivé à Noé d’abuser du vin. Régime alimentaire à corriger ! Pour le Coran, c’est bien pire : Sacrilège ! Noah est le Saint par excellence n’ayant jamais péché.
Défenseur des animaux ? Ecologiste ? Saint ? La Bible présente Noé comme un simple homme qui « marchait avec Dieu ». Marche volontaire qui déboucha sur une alliance offerte par Dieu à Noé et sa descendance : « Il n’y aura plus de déluge pour détruire la terre ». Promesse dont nous sommes encore les bénéficiaires. C’est bien là le principal.
Pierre Lugbull