La presse hydraulique et le petit pain grillé suédois

Via les plateformes sociales de l’Internet, je m’intéresse à tout type de vidéos documentaires bien que je n’arrive pas toujours à comprendre l’engouement pour certaines dont le nombre de vues (en millions s’il vous plaît !) semble vraiment disproportionné par rapport au contenu parfois… léger. Récemment, les algorithmes de Youtube, la plateforme en question, m’ont fait quelques suggestions étonnantes. Comme quoi les géants de l’Internet ont encore du boulot pour deviner mes centres d’intérêts pourtant si clairs. Et c’est tant mieux ! 

Mais curieux, je me suis laissé tenter par cette vidéo dont l’objet était de tester la résistance d’une dent humaine soumise à la pression d’un outil que l’on appelle presse hydraulique. 

Une presse hydraulique, c’est une machine fonctionnant avec un circuit hydraulique permettant une grande force de compression. Elle peut servir non seulement à écraser des objets mais aussi à les soulever. Quand on veut faire des réparations sur sa voiture, un cric hydraulique s’avère de grande utilité ! 

Mais revenons-en à cette dent ! Soumise au test, cette dent humaine (une molaire) a supporté non pas 1, non pas 10, non pas 100, mais bien 285 kilogrammes de pression ! Ne pas voir la dent bouger d’un millimètre alors que le poids exercé sur elle augmentait à toute allure a, pour moi, été une expérience déroutante ! Une simple dent résistant à 285 kg de pression ? Incroyable ! D’autant que le test s’est arrêté non pas au moment où la dent s’est cassée, mais au moment où elle a bougé pour la première fois ! 

Mais attendez une seconde ! Que s’était-il donc passé lorsqu’au petit déjeuner, ma dent (une incisive) n’a pas résisté à la rencontre avec un petit pain grillé suédois ? Bon, à vrai dire, ce qui a s’est cassé était la partie composite d’une dent déjà « réparée » suite à une violente chute. Qu’importe, les deux expériences de la presse hydraulique et du petit pain grillé suédois, m’ont donné à réfléchir… Dans la même bouche, certaines dents seraient capables de résister à des pressions que je n’aurai pu imaginer et d’autres ne peuvent faire face à des « obstacles » beaucoup moins impressionnants. 

Pour certaines personnes, des dents se cassant en plein repas ont été le révélateur inattendu d’une mauvaise santé (caries, etc.). D’où un premier pont avec la foi : être en bonne santé spirituelle permet, logiquement, d’être mieux équipé pour résister aux différentes « pressions » exercées sur chacun. Et bien sûr, mieux vaut être en mesure de supporter 285 kilos que de s’effriter ou se casser sous le poids de quelques contraintes seulement. 

Pourtant, la vie nous apprend que ce qui semble logique n’est pas toujours ce qui advient ! À plusieurs reprises il m’a été donné d’entendre ou d’être le témoin de personnes jugées fortes dans la foi, en bonne santé spirituelle, ayant montré des qualités indéniables en terme d’endurance face à des combats difficiles, trébucher sur des défis pourtant plus aisés. 

Dans de tels cas, il nous serait très facile, à nous autres témoins, de juger, de faire part de notre surprise voire accabler celui ou celle ayant ployé sous la difficulté. Là n’est pourtant pas notre rôle ! 

On a le droit d’être surpris de la difficulté d’un frère ou d’une sœur face à une épreuve qui ne nous nous paraît pas insurmontable. Mais le/la juger pour ses faiblesses c’est franchir une ligne rouge à laquelle le Christ rend attentif : Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? (Matthieu 7.2-3). 

Sachons aussi que si par le passé nous avons pu résister à la force d’une « presse hydraulique », rien ne nous garantit, à l’avenir, de ne pas nous casser les dents sur… un petit pain grillé suédois !

À ce titre, l’avertissement de Paul est plein de bon sens : « Que celui qui croit être debout, prenne garde de tomber » (1 Corinthiens 10.12). 

Kévin Commere