Foi en l’humain ?

« Je ne crois pas en Dieu ! ». Cette phrase, chacun a pu l’entendre des dizaines de fois. Sans pour autant que cela soit équilibré d’une contre-proposition. Car à moins d’être agnostique sur tout, les Hommes doivent bien croire en quelque chose ! 

Pour beaucoup, impossible de placer sa confiance en celui qui par son inaction et son silence sur la souffrance du monde, serait en partie responsable de notre misère. Car si Dieu existe, pourquoi le mal ? Cette question est sûrement la plus fréquente de l’histoire humaine… et la plus redoutable pour quiconque tenterait d’y répondre. 

Si Dieu n’existe pas et s’il est par conséquent inutile de lever les yeux au Ciel, une alternative finit tout de même par émerger. En effet, pourquoi se donner la peine de se tourner vers un dieu dont on ne peut être sûr ni de l’existence ni de la volonté, quand on peut se tourner vers soi-même ! C’est vrai après tout, pourquoi ne pas se tourner vers l’Homme et lui accorder toute la foi nécessaire ? Car qui mieux que l’Homme pour répondre aux questions et préoccupations des hommes ? Voilà qui, d’ailleurs, rappellera aux amateurs un slogan automobile bien connu ! 

« Je ne crois pas en Dieu, je crois en l’homme ! », voilà donc l’option retenue par bon nombre de personnes déçues, révoltées. Mais sous peine de vouloir prouver à quel point cette proposition peine à satisfaire, nous pourrions manquer d’équilibre et ici jeter le bébé avec l’eau du bain… Redisons donc que les capacités de l’homme sont extraordinaires et que celles-ci n’ont pas fini de nous étonner ! En le commandant depuis la Terre, n’avons-nous pas réussi à envoyer un robot sur la planète Mars ? N’est-ce pas, parmi d’autres, une preuve du génie de l’Homme ? Assurément ! Mais dépenser des sommes astronomiques pour chercher des traces d’eau sur une planète aussi lointaine n’est-il pas rendu absurde par le fait que, dans le monde, des millions d’êtres humains meurent chaque jour de déshydratation et de faim ? 

L’homme est donc capable du pire comme du meilleur, du meilleur comme du pire. Et n’ayant pas d’autre solution, plusieurs choisissent de croire en lui malgré ses étonnantes contradictions. 

Cette foi en l’homme est également perceptible en temps de COVID. En France comme ailleurs, de nombreux témoignages émergent. Ce sont les paroles d’hommes et de femmes ayant accepté de se faire vacciner dans l’espoir d’être mieux équipés contre les formes graves du virus de la COVID-19. Pourtant, avant même que ces vaccins ne soient mis en service pour la population, cette dernière était plutôt méfiante à l’égard d’un sérum aussi rapidement conçu. Car il faut normalement des années de tests et de recherches avant de proposer de tels produits sur le marché. Mais c’était sans compter sur… les médecins traitants ! 

« Si je me suis fait vacciner, c’est parce que j’ai entière confiance en mon médecin traitant ! » a-t-on pu entendre ici ou là. C’est donc en l’homme que l’homme place sa confiance ! Et après tout, comment quelqu’un qui a toujours marché à nos côtés, qui nous a toujours écouté, qui a toujours fait le nécessaire pour nous soigner pourrait être perçu autrement que comme une personne digne de confiance ? Ce n’est pas seulement l’expertise scientifique que l’on attend d’un médecin, mais son avis d’homme (ou de femme). L’avis de quelqu’un dont on sait qu’il peut se mettre à notre place… « Je ne crois pas en Dieu, je crois en l’homme ». 

Mais une question me taraude : quelle serait la réaction des tenants de cette pensée au souvenir de l’humanité de Jésus-Christ ? Car le Dieu que les chrétiens adorent n’est pas un esprit lointain, mais le Dieu incarné, devenu homme. Un Dieu-Homme connaissant et compatissant à nos souffrances (Hébreux 4, Matt 8. 17). Ce Dieu-là n’était certes pas vêtu d’une blouse blanche, mais son accompagnement, son écoute, ses avis, et le soin qu’il veut prodiguer à chacun est d’une importance capitale. 

Car « il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4. 12). Pour ma part, c’est en cet homme-là que je veux croire !

Kévin Commere