Avoir la main verte ?

Grâce à Internet, on peut quasiment tout faire ! La quantité de savoirs disponibles et qui plus est accessibles en un clic est tout simplement impressionnante ! Pourtant, pour justifier leur incompétence (ou leur paresse !) certains pourraient arguer que telle activité ne fait pas partie de leurs domaines de prédilection. J’aurais moi-même bien du mal à me mettre à la couture par exemple. Mais il suffira d’un besoin, et donc d’un intérêt particulier, pour que les choses changent… Et avec tous ces savoirs à disposition, il n’est plus possible d’affirmer qu’on a pas la main verte !

La main verte, c’est justement ce que je ne pensais pas avoir ! Ni moi, ni mon épouse d’ailleurs ! Combien de fois nous sommes-nous fait offrir des orchidées sans parvenir à les faire passer l’année en bonne santé ? Que de frustration à voir ces belles fleurs ne pas durer très longtemps. Que de jalousie quand, invités chez d’autres, nous constations qu’il était possible de garder de si belles plantes en vie ! Et quelle incompréhension quand on nous a fait savoir que cela n’a rien de très difficile…

J’ai donc voulu tenter l’expérience une nouvelle fois. Allez, ces plantes, il suffit de s’y intéresser vraiment n’est-ce pas ? C’est d’ailleurs, à peu de choses près, ce que dit un jardinier blogueur : « avoir la main verte, c’est avoir plaisir à s’occuper des plantes ». S’intéresser à, prendre plaisir à, voilà des mots qui font la différence ! Si je veux autre chose que des plantes pour meubler mes espaces (des plantes en plastique feraient l’affaire), il faut les aimer ! Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il faille leur chanter de belles mélodies mais quand même ! 

Après l’achat de nouvelles orchidées, et fort de cette conversion botanique, je me suis lancé le défi de récupérer les plantes de mon bureau, laissées mortes, sans entretien pendant les mois de confinement. J’aurais pu m’en débarrasser, mais j’ai choisi de les ramener à la maison pour tenter de leur redonner vie. À cette occasion, j’ai été l’heureux témoin du miracle de la vie. Quelle joie quand les branches sèches et cassantes d’un petit arbuste reverdissent ! Quelle joie quand de manière tout à fait fortuite on aperçoit subitement une petite fleur fragile s’extraire avec délicatesse d’un environnement jadis épuisé, sec, sans vie. 

Quelle devait être la surprise de Moïse et de tout le peuple lorsque le bâton d’Aaron s’est vu paré de fleurs et de bourgeons ! Il s’agissait pourtant d’un simple bâton de marche, sec, sans vie. Mais afin de réaffirmer devant tous la confiance qu’il avait envers Aaron, Dieu a opéré ce miracle : « Lorsque Moïse entra dans la tente, voici que le bâton d’Aaron, pour la famille de Lévi, avait bourgeonné : il avait fait éclore des bourgeons, produit des fleurs et mûri des amandes. ». Un tel événement était très parlant car les bâtons des prétendants n’ont pas reçu le même traitement. Puisque seul le bâton d’Aaron avait fleuri, tout le peuple devait donc comprendre que c’était bien lui l’homme de la situation, et pas les autres ! 

En plus du contexte, c’est ici la beauté de l’événement qui m’interpelle. Car ce miracle dit que de la chose la plus sèche, la plus inerte, Dieu peut redonner vigueur et beauté !  Et avec abondance ! Car ce ne sont pas seulement des fleurs qui ont poussé, mais des amandes qui ont mûri ! D’un simple bâton… Serait-ce pour prouver que Dieu a la main verte ? Dans ce domaine il n’avait plus à faire ses preuves ! Mais le miracle du fleurissement du bâton d’Aaron nous rappelle que, pour Dieu, rien ni personne n’est jamais trop sec, trop vide, trop malade, jamais trop écorché ou épuisé pour être hors de portée de son action. À chaque page, c’est aussi ce que nous dit l’Évangile de Jésus-Christ ! Il nous parle du Dieu qui s’intéresse à chacun d’entre nous. Il nous parle du Dieu qui prend plaisir à prendre soin et à restaurer les vies.  

Si de nos mains vertes (ou non), nous avons plaisir à prendre soin de nos plantes, voire essayer de leur donner un second souffle (!), à combien plus forte raison Dieu souhaite prendre soin de nous ! Car pour Lui, nous valons bien plus que les plus belles orchidées enjolivant nos salons.

Kévin Commere