Si le COVID le permet !

Nous savions tous que la rentrée 2020-2021 allait être un peu difficile. Non pas que nos charges de travail aient augmenté de manière exponentielle pendant la saison estivale, mais plutôt parce que le COVID est passé par là. 

Que nous ayons passé un test PCR ou non (à l’heure où j’écris je m’apprête à passer le mien !), que nous ayons de la famille ou des connaissances touchées de près ou de loin, nous sommes tous impactés par cette pandémie. Nos façons de faire, nos façons de penser sont différentes. Moi qui avais pour habitude de plutôt regarder les lèvres de ceux qui me parlaient, j’ai dû apprendre à avoir de réelles conversations les yeux dans les yeux. Port du masque oblige ! 

Mais ce n’est pas tout ! Cette épidémie nous amène à considérer notre dépendance. C’est peut-être là l’un des bienfaits (oserons-nous dire qu’ils sont nombreux ?) de cette crise mondiale. En effet, même si cela est à première vue très agaçant, combien de nos rendez-vous pris de longue date n’ont pu être honorés pour cause de cas positifs ou de territoires transformés en zones d’alerte maximale par les autorités en place ? Tous, nous avons pu soudainement constater que nos projets, importants ou non, étaient soumis à une sorte de réglementation nous dépassant largement. Dépendance donc… Des rendez-vous qui s’annulent, voilà à quoi nous devons nous habituer. Tout comme cette formulation que je commence à entendre ici ou là : « si la situation sanitaire le permet ! ». Ce qui, au final, n’est pas très éloigné de : « si le COVID le permet ! »… 

Ainsi nous y voilà ! La situation sanitaire nous fait prendre conscience de nos limites. Non, nous ne pouvons pas tout. Non, nous ne pouvons pas décider de tout tout le temps. Oui nous sommes… dépendants. D’une certaine manière, même si cela m’embête autant que vous, cela me fait sourire aussi. En effet, puisque nous avons chassé Dieu de nos pensées, puisque nous nous sommes crus tout puissants, nous devons maintenant revenir à la réalité. Eh oui, lorsqu’on veut rivaliser avec le ciel, on finit par tomber de haut. C’est alors qu’il faut réapprendre à marcher. Les deux pieds sur terre cette fois ! 

Entouré de ses disciples, Jésus s’est plusieurs fois étonné du temps nécessaire à la bonne compréhension de ses paroles. En 2020, Jésus s’étonnerait encore. Pourquoi ? Tout simplement parce que les hommes d’aujourd’hui n’ont pas encore saisi une pensée fondamentale. Cette pensée nous est communiquée sous la plume de l’apôtre Jacques, dans le Nouveau Testament : « À vous maintenant qui dites : aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous y ferons des affaires et nous réaliserons un gain ! Vous qui ne savez pas ce que votre vie sera demain ! Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît. Vous devriez dire au contraire : Si le Seigneur le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela. » (Cf. Jacques 3.14-15). 

Cette pensée n’a fondamentalement rien d’exigeant au niveau théologique. Et pourtant, plus de 2000 ans après, on a toujours du mal à comprendre ! 

Allez ! Ne soyons pas si pessimistes ! Si le COVID le permet, on fera peut-être des progrès cette année !

Kévin Commere