Parce que je le vaux bien !

Très franchement, je ne m’y connais pas du tout en cosmétique. En tant qu’homme, je sais seulement que ma préparation est bien plus rapide que celle de ma femme par exemple. Le débat de l’égalité homme femme a encore de beaux jours devant lui car alors que mon épouse doit passer fond de teint, blush, et je ne sais quelle autre chose sur son visage ou sur ses paupières, un coup d’eau et un peu de crème hydratante fait aussitôt mon affaire. Et encore la crème hydratante n’est pas nécessaire pour tout le monde ! Mais je suis noir de peau voyez-vous, les choses sont donc un peu différentes. En effet, toute trace de déshydratation sur ma peau foncée sera immédiatement visible de tous. 

À ce propos, je suis noir et compte bien le rester. Non par orgueil démesuré, mais plutôt par humilité, acceptation et reconnaissance de la couleur que “la nature” a bien voulu m’octroyer. 

Comme d’autres, je suis donc à des kilomètres de la pensée de me blanchir la peau de quelconque manière. À des kilomètres aussi de celles et ceux dont le rêve, surtout quand vient l’été, est d’avoir une peau plus mate que pendant les autres saisons de l’année…

Des années en arrière, bronzer n’était pas la chose la plus recherchée. À quoi bon en effet, passer pour celui ou celle qui travaillait durement dans les champs sous les coups du soleil ? Mieux valait, comme pour les plus aisés, se munir d’une ombrelle afin d’éviter le brunissement de sa peau. Une ombrelle ? Pourquoi trimballer avec soi une ombrelle quand on peut directement s’appliquer toutes sortes de cosmétiques et de crèmespour faire blanchir sa peau ! C’est que la technologie permet bien des choses voyez-vous ! De telles crèmes sont vendues dans le monde entier ! 

Enfin, il faudra peut-être dire qu’elles « étaient » vendues dans le monde entier. Car depuis l’affaire George Floyd et toutes les revendications en vue de l’équité raciale, tout le monde est sous tension. Tout le monde, et surtout les marchands de cosmétiques se sentant tout à coup coupables de leur communication. La plupart de ces marchands ont donc, sans pour autant retirer leurs produits des rayons, décidé de bannir les mots « blanchissant » et autres « éclaircissant » de leur vocabulaire. Nous pourrions applaudir la démarche, mais n’est-elle pas absurde ?  

On pourrait donc dire d’un produit qu’il apporte une coloration, ou d’un autre qu’il permet de bronzer, mais pas dire que d’autres éclaircissent  (et ce quelques soient les motivations de leurs consommateurs !) ! Pas simple ! Et pour les cheveux de ces dames, on ne décolore plus, du coup ? Et le dentifrice spécial blancheur ? Ou alors on garde la méthode mais on trouve vite un autre nom moins… suspect ?

Quelle que soit la démarche envisagée, le problème reste le même. On construit des murailles autour d’une problématique donnée afin d’être sûr de ne pas mal faire. Cette stratégie n’est pas nouvelle. Pour protéger les commandements de Dieu, plusieurs religieux du temps de Jésus ont envisagé de tels procédés. Cependant les résultats ont souvent été absurdes. Comme cette offrande dédiée à Dieu que l’on ne pouvait donc plus offrir à ses parents alors qu’elle leur aurait porté secours… (cf. Marc 7.11).

Alors au lieu de prendre mille précautions étonnantes pour ne pas risquer de faire exploser la bombe, pourquoi ne pas plutôt aller la désamorcer ? Il en est de même pour la question du racisme. Elle est à prendre à bras le corps plutôt que de tourner autour du pot. 

Le livre de la Genèse nous apprend que Dieu a créé l’homme. Mais l’auteur ne précise pas la couleur de nos premiers parents ! En revanche, il nous apprend qu’ils ont été créés à l’image de Dieu. Dès la première page, la Bible nous révèle donc que tous les humains sont égaux. 

Cette affirmation connue du monde entier vaut plus que tous les discours ! L’Oréal peut donc aller réviser ses classiques ; nous n’avons pas attendu son slogan pour croire que, nous tous humains, nous le valons bien ! 

Kévin Commere