Une lame bien affûtée ! 

Après les vis, les perforateurs et autres scies sauteuses, mon beau-père m’a offert un set de couteaux de cuisine ! Bon, à vrai dire il les avait gagnés, n’en avait pas besoin et mon anniversaire approchait… Qu’importe, mon épouse m’ayant fait un peu de place dans la cuisine, je m’y suis mis ! Et quel plaisir ! C’est fou comme de bons outils peuvent changer la donne ! En effet, c’est tellement seyant d’utiliser un couteau qui coupe bien. Que de satisfaction à sentir la lame glisser dans la chair tendre d’un filet de poulet ou d’une pièce de bœuf ! Aucun effort à faire, ça glisse ! La coupure est nette, la viande ne se déchire pas dans tous les sens. Le mouvement est fluide, rien ne résiste à la lame. Ah, rien que d’y penser me donne envie de m’y remettre ! 

En fait, il y a faire la cuisine et faire la cuisine. Et même le bleu que je suis comprend qu’il y ait un véritable plaisir à se mettre aux fourneaux. Car pris dans le plaisir de préparation, on finit par oublier que le but ultime est seulement de soulager l’estomac des convives.

Mais pourquoi s’extasier devant de telles choses ? C’est vrai après tout, un couteau est un couteau ! Le but d’une lame, c’est de couper !  Pourquoi, alors, s’émerveiller d’une lame remplissant parfaitement le rôle pour lequel elle a été façonnée ? Difficile à dire ! Cependant la réponse nous vient de ces autres lames, celles qui ne coupent pas aussi bien ! Car tout le monde sait à quel point il peut être usant, frustrant, fatiguant d’utiliser des outils censés nous faciliter la tâche mais qui, malheureusement, nous la compliquent davantage ! 

Le problème, c’est que les mauvaises lames sont souvent plus nombreuses que les bonnes… Voilà qui est très insatisfaisant…

En réfléchissant sur l’état du monde, nous pourrions également questionner notre vocation humaine. Sommes-nous de ces bonnes ou de ces mauvaises lames ? Sommes-nous d’utiles instruments entre les mains de Dieu ? En effet, nous demandons-nous quelle est l’appréciation de Celui qui a voulu de nous sur la terre ? Est-il satisfait de nous voir œuvrer de telle ou de telle manière ? 

Si elles sont intéressantes, toutes ces questions ne sauraient trouver réponse de notre vivant. En effet, les enseignements de Jésus révèlent que c’est à la fin de notre expérience ici-bas qu’un jugement pourra être donné, une appréciation formulée. 

Mais l’homme n’est pas laissé sans direction pour autant. Dieu n’a pas voulu laisser sa créature dans le flou le plus complet. « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre » (Cf. 2 Timothée 3.16).

En créant l’Homme, Dieu avait en vue quelque chose de particulier, de clair, net et précis. Non pas que l’homme soit cantonné à la réalisation d’une seule activité comme la lame à celle de trancher, mais qu’au moins, ses œuvres soient utiles, satisfaisantes ! C’est-à-dire des œuvres justes, réjouissantes aux yeux du Créateur ! Des œuvres inspirées par l’amour et l’esprit de service ! (cf. Philippiens 2.). Voilà des œuvres dont Il serait pleinement satisfait.

Alors affutons nos lames, et soyons prêts à toute œuvre bonne sous Son regard. 

Kévin Commere