Il n’est pas bon que l’homme soit seul

Aimez-vous les films de science-fiction ? Pour ma part oui. Peut-être parce que ce qui nous est montré à l’écran nous change de la réalité. Quoique ! Parfois, et cette période de confinement peut en être la preuve, on ne sait plus trop ce qui relève de la fiction ou de la réalité. Voilà qui fait froid dans le dos. 

Je me souviens d’un film dont le sujet principal était celui de l’intelligence artificielle. Dans ce film, on fabriquait alors des robots. Pour une raison qui m’échappe maintenant, une scène montrait des robots stockés dans des containers. Et voilà qu’une voix explique que ces robots humanoïdes, bien rangés au départ, chacun à sa place, ont été retrouvés lors de l’ouverture, beaucoup plus proches les uns des autres. Un peu comme s’ils avaient ressenti le besoin d’une plus grande communion. Comme s’ils avaient eu besoin d’être encore davantage « ensemble ». 

C’était donc le thème du film : des robots humanoïdes finissent par ressembler de plus en plus à leurs créateurs humains… Intéressant !

Intéressant aussi le parallèle entre cette scène de science-fiction et la réalité que nous avons pu vivre ces dernières semaines. En effet, étant bien de chair et d’os, et non de câbles et de circuits imprimés, plusieurs d’entre nous ont tout de même eu le sentiment d’avoir été enfermés à la maison ! Certes, ces dernières sont bien plus confortables et chaleureuses que des containers mais tout de même ! Ainsi l’une des plus grandes préoccupations de la plupart d’entre nous aura été l’ouverture des portes annonçant la sortie du déconfinement.

Pourquoi ? Eh bien à moins d’être chat ou chien, la question ne se posait pas ! C’était afin d’être tout à fait libres de nos mouvements que ce déconfinement était espéré ! C’était pour être libres de nous déplacer sans restriction de kilomètres, libres d’aller faire nos courses (et plusieurs fois par jour si ça nous chante !), ceci sans nous munir d’un quelconque justificatif ! C’était pour être libres de retrouver les grands espaces verts dans lesquels courir ou faire du vélo ! 

Mais par-dessus tout, c’était pour pouvoir se retrouver ! C’est-à-dire retrouver ses semblables ! Si nous avons eu hâte d’être « déconfinés », c’était pour retrouver les membres de nos familles et les personnes chères dont nous avons été séparés pendant tout ce temps ! Et il s’agissait de retrouver les autres aussi ! Les libraires, les autres piétons, les camarades de classe, les collègues de boulot à rencontrer autour de la machine à café, etc.

Voilà, nous sommes arrivés à cette étape. Nous avons été privés de choses basiques et nous l’avons compris. Sommes-nous pour autant retournés à la base pour comprendre d’où nous venaient ces besoins si primaires ? Rien n’est moins sûr…

Pourtant, dans les toutes premières pages d’un livre ayant traversé les âges, la pensée de Dieu se fait entendre pour les Hommes. Cette parole aura résonné dans mon esprit d’une manière toute particulière car décidément, « il n’est pas bon pour l’homme d’être seul […] » (cf. Genèse 2.18). 

Une question me taraude alors : combien de maladies, d’épidémies, de guerres et d’autres choses encore nous faudra-t-il pour enfin saisir le projet bienveillant de Dieu à notre égard ? Car le Dieu désirant une société relationnelle, veut aussi qu’hommes et femmes de toute langue et nation lèvent enfin les yeux vers lui, en toute intelligence, pour saisir les parfaits contours de sa volonté !

Et si certains le craignent, qu’ils soient rassurés, faire confiance à Dieu ferait moins d’eux de vulgaires robots… que de vrais humains ! 

Kévin Commere