Le « témoin »

Aujourd’hui le mot « témoin » est principalement utilisé pour des affaires juridiques. Que ce soit dans des situations positives ou non, le témoin dit ce qu’il a vu ou entendu.

Dans le Nouveau Testament, la discipline d’Église pouvait ainsi être réglée sous la déclaration de deux ou trois témoins (cf. Matthieu 18.16). Une telle disposition était déjà appliquée du temps de l’Ancien Testament (cf. Deutéronome 19.15). 

Outre son aspect juridique, le témoin est aussi celui qui permet le souvenir. Ainsi peut-on parler de l’arche de l’alliance (contenant les tables de la Loi) comme l’arche du témoignage ! Pour l’ensemble de la communauté, cette arche a joué le rôle de mémorial. Mais ce n’est pas tout…

En ce début de semaine de Pâques, c’est le témoignage de Jésus qui intéresse. Les œuvres que Jésus a réalisées ont été des signes attestant qu’Il était l’envoyé de Dieu. Mais sa qualification de « témoin fidèle » dans le livre de l’Apocalypse (1.5) pointe une autre réalité. Ce dernier livre de la Bible évoque la situation de chrétiens ayant reçu mission de « témoigner de Jésus », c’est-à-dire de confesser et de proclamer publiquement leur foi en Christ, mais se heurtant à un contexte politique et religieux tendu. Beaucoup d’entre eux endurent les persécutions imposées par des chefs désirant se réserver l’appellation de « dieu vivant » ou de « seigneur ». Nombreux sont ceux qui, résistant jusqu’au bout, refusent de renier leur foi au « Seigneur » Jésus, mourant injustement en portant haut leur… témoignage. 

C’est dit, ils sont donc des témoins ! Rien de nouveau ici si ce n’est que le mot grec décrivant cette réalité donne, en français, le mot « martyr ».

Suivant le contexte dans lequel on se trouve, être témoin peut entraîner loin, bien plus loin que ce que l’on aurait pu imaginer au départ. Mais en cette semaine de Pâques, nous sommes invités à méditer sur la portée du témoignage de Jésus. Aux hommes, Jésus est venu témoigner de l’amour du Père, mais ce témoignage a fait de lui le martyr par excellence. 

Témoin, un mot lourd de sens… en mesurons-nous toujours le poids ? 

Kévin Commere