« L’alliance »

Aujourd’hui, le mot « alliance » est utilisé pour parler de cet anneau que l’on se passe au doigt. Cette bague, ornementée ou non, est différente des autres par la signification qu’on lui donne. Elle fait savoir que celui ou celle qui la porte est en couple. Cette « alliance » permet donc de spécifier le statut conjugal d’une personne. 

Dans la Bible, le mot est également utilisé pour décrire les relations unissant une personne à une autre. Voire même d’un groupe de personnes à un autre. Les spécialistes de l’Ancien Testament nomment ces alliances du nom des personnes concernées : alliance adamique pour Adam, noachique pour Noé, abrahamique pour Abraham, ou encore davidique pour le roi David. 

L’alliance abrahamique fut spéciale car la première à avoir été réalisée selon les conventions des alliances de l’époque. Ainsi, Abraham a dû couper plusieurs animaux en deux, plaçant chaque moitié vis-à-vis de l’autre (Genèse 15). Les personnes s’engageant par alliance devaient alors marcher au travers des animaux ainsi déposés au sol. Ce geste qui nous est étranger signifiait qu’en cas d’infidélité, le « signataire » de l’alliance était prêt à subir le même sort que ces animaux rompus au sol. On ne s’engageait donc pas à la légère… L’incroyable est que, devant Abraham, Dieu, dans la fumée et les flammes, scella son alliance en marchant lui-même entre les carcasses.

En cette semaine de Pâques, l’alliance qui retient notre attention apparaît lors du dernier repas de Jésus. En effet, Jésus conclut avec ses amis ce qu’il appelle une « nouvelle alliance ». Une alliance qui sera élargie à toute la communauté de croyants. Elle sera célébrée autour d’un repas au cours duquel, après avoir rompu le pain on le partage, après avoir versé le vin dans la coupe on la partage. Sur le moment, les disciples ne le comprennent pas encore, mais ces gestes du pain à rompre et du vin à verser seront l’occasion de se souvenir du corps rompu et du sang versé de Jésus. L’objectif de ces gestes est de rappeler l’engagement total de Jésus, un engagement à mort. C’est donc par sa mort que Jésus a conclu cette alliance. Cette dernière surpasse et accomplit toutes les autres car c’est dans le corps même du Fils de Dieu que cette alliance a été scellée à jamais. 

Ce jeudi, souvenons-nous du mystère de cette alliance dont le poids dépasse ce que nous pouvons comprendre.

Kévin Commere