Prix sacrifiés ! 

Les soldes ne sont pas terminés mais je n’ai pas encore mis le nez dehors pour en profiter ! Rien d’étonnant : en vérité, je n’ai jamais vraiment fait attention aux soldes car j’ai le chic, comme beaucoup d’autres, de ne m’intéresser qu’aux articles non soldés… Non, pendant les soldes je ne fais pas d’affaires.

Cependant, ma faible fréquentation des magasins n’est pas seulement due à mes goûts (de luxe !). En réalité, malgré les soldes, j’ai le sentiment de me faire avoir. Une question me taraude souvent : quelle est la véritable valeur des choses ? Si les soldes existent, c’est qu’ils rapportent de l’argent. Beaucoup d’argent. Alors comment un prix cassé peut-il continuer à rapporter de l’argent aux commerçants ? 

Une récente caméra cachée a montré qu’il était bien facile de tromper le consommateur. L’article à 79€ était soldé à 49€ ! Intéressant ! Jusqu’au moment où le client découvre et gratte ce qui ressemblait à une étiquette dissimulée en dessous de la première. Apparaît alors le prix magique de 39€ (!) que le consommateur identifiera comme le véritable prix non soldé… Quelle est donc la valeur des choses ? 

Cette question, beaucoup se la sont posée pour eux-mêmes : quelle est ma valeur en tant qu’individu ? Ai-je du prix ? Je n’ose imaginer le nombre d’adolescents et d’adultes s’étant posés la question, dans les larmes, dans de grandes solitudes ou dépressions. Alors à quoi voir notre valeur ? Les hommes ont-ils seulement de la valeur ? 

En regardant l’histoire de notre monde c’est plutôt difficile à dire. Quelle valeur peut-on donner à des hommes qui se sont entretués depuis le début de leur existence (cf. Caïn et Abel) ? Quelle valeur peut-on accorder à des hommes qui n’ont que faire de l’état de la planète ou de la nature (faune ou flore) qui les entoure ? Quand je n’arrive pas à aimer ceux qui me sont le plus proche, j’ai souvent le sentiment d’être un moins que rien, de ne rien valoir du tout.

Sans vouloir faire de psychologie de bas étage, je crois savoir que notre valeur ne dépend pas vraiment de ce que nous faisons ou non. Bien évidemment, il y a des incidences non négligeables ; il est toujours plus difficile d’aimer une personne qui fait le mal. Mais tout de même…

Cette semaine j’ai reçu une vidéo montrant mon neveu alors que celui-ci n’est encore que dans le ventre de sa maman ! J’ai bien sûr été étonné par les progrès techniques dont nous bénéficions aujourd’hui, mais je me suis d’abord émerveillé de faire « connaissance » avec cet enfant à naître.

Tout le monde pourra le dire : un enfant, ça n’a pas de prix ! Avant même qu’il puisse faire du bien ou du mal, nous en sommes émerveillés. C’est donc que nous reconnaissons la valeur du cadeau qui nous est fait lorsque nous devenons parents.

Est-ce à dire que notre valeur se trouve dans le fait que nous existons ? Oui, presque ! Je crois que notre valeur se trouve dans le fait que nous sommes les enfants de Celui qui nous a créés.

Si nos enfants ont de la valeur à nos yeux, avant même d’avoir fait quoi que ce soit, c’est parce que nous fonctionnons de la même façon que Dieu : il a éprouvé beaucoup de joie à nous faire « être » (Cf. Genèse 1) ! Notre valeur, il est le seul à vraiment la connaître. Notre valeur, elle ne tient qu’à lui.

Oui, mais pour Dieu, dira quelqu’un, je n’ai pas vraiment de preuve ? M’aime-t’il vraiment ? La réponse est oui et plus encore. Notre valeur à ses yeux a été démontrée à tous lors de la crucifixion de Jésus. Dieu est allé jusqu’à donner ce qu’il avait de plus précieux, pour que plus rien (ni mort, ni vie) ne nous sépare de Lui. On ne parle plus donc de prix sacrifiés, mais de vie sacrifiée. Cela fait toute la différence ! Et cela, vaut bien plus que tout l’or du monde.

Kévin Commere