Dimanche (Temps de Pâques)

« Si le Père m’aime, c’est parce que, moi, je me défais de ma vie pour la reprendre. Personne ne me l’enlève, mais c’est moi qui m’en défais, de moi-même ; j’ai le pouvoir de m’en défaire et j’ai le pouvoir de la reprendre; tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père. » Jean 10.17-18.
« Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus avait désignée. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais quelques-uns eurent des doutes ; Jésus s’approcha et leur dit : Toute autorité m’a été donnée, dans le ciel et sur la terre. » Matthieu 28. 16-18.
Ça y est, c’est dimanche !
Ce dimanche là, un jour nouveau s’est levé pour les disciples de Jésus. Après la triste et longue nuit pleine d’indignations et de questions, de hontes et de culpabilités, les apôtres ont pu constater et même enfin comprendre le cœur de la mission de Jésus. Comme on l’a vu plus tôt, il était nécessaire que le Fils de l’homme aille à Jérusalem, y soit livré, souffre beaucoup et se réveille le troisième jour.
Après le silence pesant du samedi, on peut imaginer la joie des disciples à entendre à nouveau la voie de leur maître. À vrai dire, même les doutes de certains n’ont pas réussi à entacher la beauté de leurs retrouvailles avec lui.
Mais d’un certain romantisme il faudrait tout de même se garder. La résurrection de Jésus, malgré les textes de surprise et de joie, n’est pas forcément douce ! Pour preuve, Jésus ne se laisse pas si facilement attraper par Marie-Madeleine : « Cesse de t’accrocher à moi car je ne suis pas encore monté vers le Père. » lui dit-il (Jean 20.19).
En rédigeant leurs récits de résurrection, Matthieu, Marc, Luc et Jean n’ont pas voulu faire dans le récit à l’eau de rose bien au contraire ! Leurs récits nous parlent de force et de puissance : la pierre scellée devant le tombeau a été roulée, les gardes ont été effrayés, le linge qui était sur la tête de Jésus a été plié et placé dans une autre pièce, les femmes se sont vues saluées par Jésus d’un « Bonjour ! » comme si de rien n’était ! 
Jésus est donc revenu à la vie et tout paraît si simple.
Mais c’est bien la force et la puissance qu’il faut voir dans cette résurrection. Car après la douleur physique et morale de tout le chemin de croix, la mort restait le dernier ennemi à vaincre. Le dernier verrou d’une porte blindée à faire sauter.
Jésus, qui tant de fois paraît si doux dans nos esprits rappelle à qui veut bien l’entendre qu’il est le Dieu fort ! Le Dieu puissant qui peut tout ! 
Si la puissance de Dieu dans l’Ancien Testament s’est mesurée au miracle de la libération des hébreux par les plaies d’Égypte et l’ouverture de la mer, celle du Nouveau Testament se mesure à la résurrection de Jésus. Elle est pour nous un fondement sûr, le miracle sur lequel nos vies prennent appui.
Ainsi, si la mort nous paraît redoutable, inéluctable, ne perdons toutefois pas pied. Rappelons-nous que la force déployée en Égypte pour les hébreux sera déployée pour nous lors de notre prochaine résurrection !
Si nous en doutons encore, laissons les dernières paroles de Jésus ressuscité nous encourager : « Toute autorité [tout pouvoir] m’a été donnée, dans le ciel et sur la terre. » Matthieu 28. 16-18.