L’appropriation culturelle

Bruno Mars, Eminem ou encore Tiger Woods, ces noms vous disent-ils quelque chose ? Mis à part le fait que chacun d’entre eux soit mondialement connu pour ses chansons ou exploits sportifs, ils ont autre chose en commun : ils ont tous été plus ou moins été accusés de ce qu’on appelle aujourd’hui l’appropriation culturelle ! 
Appropriation culturelle… voilà encore un nouveau mot de notre siècle ! Nouveau mot ? Je dirai plutôt nouveau mal ! Mal de notre société qui n’en finit plus de chercher (et donc de trouver !) des polémiques à tous les niveaux.
Ainsi on taxe d’appropriation culturelle l’attitude ou les faits qui visent à s’approprier, prendre pour soi, les caractéristiques d’une culture qui n’est à l’origine pas la nôtre. Tout le monde n’a donc pas vu d’un très bon œil que Tiger Woods excelle dans sa passion pour le golf, activité alors réputée pour être un sport de « blanc ». Plus récemment, plusieurs noirs américains ont élevé la voix contre le chanteur à succès Bruno Mars (Peter Gene Hernandez de son vrai nom) pour l’accuser de promouvoir et faire sienne la culture afro américaine ! Naissant d’une mère philippine et d’un père portoricain ça passe plutôt mal… Et que penser des styles vestimentaires ou de coiffures qui, aujourd’hui, ont tendance à dépasser les cultures traditionnelles ?
Pour tout un tas de raisons le débat qui entoure l’appropriation culturelle est très complexe mais quelques questions simples méritent tout de même d’être posées. Ma culture est-elle meilleure que celle des autres ? Est-il donc impossible de la partager ? Qu’avons-nous que nous n’ayons reçu? En effet, la fierté d’appartenance à une culture est positive mais ne devrait pas être érigée à ce point. Le fier africain ou américain aurait très bien pu grandir autre part ! Avec la culture du Liechtenstein par exemple ! Sans offense pour le Liechtenstein !
Et que dire de celui ou celle qui n’a pas grandi selon la culture de ses parents, ou du pays dans lequel il a grandi ? « Pourquoi t’habilles-tu comme un blanc ? ». Je garde le souvenir douloureux de cette question. N’avais-je pas le droit d’être quelqu’un avant d’être étiqueté de noir ou de blanc par le port de mes habits ? Que dire encore des mélanges de cultures ? 
Qu’importe ! Aujourd’hui nous sommes tellement friands de nous faire des procès les uns aux autres (pour tout un tas de raisons nouvelles), qu’on pourrait encore en discuter des heures.
Je me demande d’ailleurs si on oserait accuser Jésus lui-même ! Parce qu’en y réfléchissant bien, il y a là une sacrée appropriation culturelle aussi ! Que le Fils de Dieu vienne sur la terre est une chose, mais qu’il vienne piquer les code vestimentaire et style de vie des personnes à qui il est venu parler en est une autre ! Pourtant c’est bien la réalité. Le Fils de Dieu que nous prêchons est le Dieu qui s’est incarné dans le monde. Il n’a pas seulement été de passage comme un esprit, en coup de vent, mais il a pris corps. Jésus (son nom est bel et bien juif !) a endossé une culture particulière. Il a reçu sa culture juive de ses parents et a vécu, enseigné, prêché, en fonction de cette culture !
Mais bien plus qu’une culture particulière, Jésus s’est appropriée notre condition humaine. Pour cela, personne ne saurait lui faire un procès. Cette appropriation, au contraire, est la source de salut. En effet, pour que les hommes pécheurs puissent être sauvés, il fallait que Dieu devienne un homme et prenne sur lui leur condition afin de les en libérer par sa mort et sa résurrection.
Jésus prend le péché des hommes, mon péché, et à la place, il offre sa justice. Et quelle justice ! C’est la promesse d’être pardonné et d’être en paix avec Dieu. Il ne reste plus qu’une chose à faire… se l’approprier ! 
Kévin Commere