Fake news

Soyons réalistes et reconnaissons l’efficacité d’un anglicisme devenu incontournable : « fake news ». Mais, attention ! Ne surtout pas se fier à une traduction trop simpliste. Jusqu’il y a peu, une fausse nouvelle était une nouvelle … fausse. Eh bien, plus maintenant ! Une fake news est une « vérité alternative », une autre vérité pouvant se passer de preuves : il suffit de la prononcer pour qu’elle existe.

Evidemment, cette approche de la « vérité » nous fait regarder du côté d’un grand pays dont la démocratie illuminerait le monde… bien sûr si l’on exclut la France, autre phare sans égal ! Lors de la Convention chargée d’établir la Constitution des Etats-Unis d’Amérique en 1787, quel délégué pouvait imaginer l’usage qu’on en ferait plus tard ? Comment suspecter d’une quelconque dérive le 1er amendement de cette Constitution : « Le Congrès ne fera aucune loi… qui restreigne la liberté de parole ou de la presse… » ? Un droit fondamental revendiqué régulièrement avec force, la base de la liberté.

Aucune restriction à la liberté de parole… Alors, pourquoi s’en priver ? Vérité, vérité alternative, … aucune restriction à aucune parole, les pères fondateurs l’ont gravé dans le marbre ! Donald Trump pouvait donc affirmer en 2016 : « Faites-nous confiance, ce que vous voyez et ce que vous lisez n’est pas ce qui se passe ». Peu importe si la réalité contredit ce que je dis, ma parole a aussi sa propre vérité. Steve Banon, son directeur de campagne, ne cachait pas l’objectif à atteindre : « Peu importe que ce soit vrai ou pas, l’objectif est de saturer le paysage d’informations ».

Saturer le paysage d’informations, ou plutôt débiter un flot de paroles sans fondement, relayées aussitôt par les réseaux sociaux. La méthode a gagné bien d’autres pays, et même la terre entière avec tous ses habitants. Les saturer de nouvelles, fausses ou pas, d’histoires ou d’images excitant émotion, imagination, indignation… « Peu importe que ce soit vrai ou pas ». L’important est de saturer les cerveaux ne leur laissant plus le temps d’examiner, peser, réfléchir.

On peut se désoler que trop de personnes se réclamant de Jésus-Christ, laissent saturer leur cerveau par cette vague de « vérité alternative ». Constat dressé déjà par Jean dans son évangile : « Les hommes ont aimé le mensonge plus que la lumière ».

Et Jésus prévient : « Il n’y a pas de vérité dans l’esprit du mal. Sa façon normale de parler, c’est de dire des mensonges… Moi, je dis la vérité, mais vous ne me croyez pas. Pourquoi donc ? Si une personne appartient à Dieu, elle écoute les paroles de Dieu. Si vous restez fidèles à mes paroles, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres ».

La Bible évoque des juifs du 1er siècle découvrant l’Evangile : « Chaque jour, ils étudient les Livres Saints pour voir si les paroles de Paul sont exactes ».

Recette imparable pour nettoyer notre cerveau des fake news.

Pierre Lugbull