« […] arrivé par hasard »

Texte de référence : 1 Samuel 5 à 6.12

Nous voici en territoire ennemi. Les héros d’Israël sont absents, et ce pour la simple et bonne raison qu’ils ne courent pas les rues. En effet, malgré la vocation du jeune Samuel, lui aussi absent du récit, les Israélites ne parviennent pas à se mettre à l’écoute de Dieu. Plutôt que rechercher sa volonté, ils se sont lancés dans des batailles inutiles rabaissant même l’arche de Dieu au rang de « grigri » capable de rétablir une expédition militaire perdue d’avance. Résultat des courses, les fils d’Élie, sacrificateurs, meurent au combat tandis que l’arche d’alliance est emportée par les Philistins déclarés grands vainqueurs d’une bataille servie sur un plateau… 

L’arche d’alliance est placée dans le temple du dieu Dagon, juste à côté d’une imposante statue le représentant. De bon matin cependant (verset 3), les Philistins entrent dans le temple et trouvent la statue de Dagon à même le sol, visage contre terre. Puis le lendemain, ils trouvent la statue complètement brisée. Après avoir également souffert de tumeurs de toutes sortes, les Philistins décident de prendre la chose au sérieux et de se débarrasser de l’arche d’alliance, alors identifiée comme raison de leurs maux… 

Pourtant, aux versets 8 et 9 du chapitre 6, des recommandations sont données pour faire partir l’arche sans risquer de s’infliger des maux supplémentaires, et une sorte d’ordalie est donnée par les prêtres et devins du pays : « Vous prendrez l’arche de l’Éternel et vous la mettrez sur le char […]. Suivez-la du regard : si elle monte par le chemin de sa frontière vers Beth Shemesh, cela signifie que c’est l’Éternel qui nous a fait ce grand mal ; sinon, nous saurons que ce n’est pas sa main qui nous a frappés, mais que cela nous est arrivé par hasard. » 

Sans surprise, les vaches qui avaient été attelées au char ne s’éloignèrent ni à gauche ni à droite du chemin. Elles prirent la route vers Beth Shemesh, annonçant ainsi que Dieu était bien l’auteur des malheurs subis par les Philistins. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir choisi des vaches qui, allaitant encore, n’auraient pas pu abandonner leurs petits à leur sort ! Mais voilà, le narrateur veut précisément nous faire comprendre qu’avec Dieu il n’y a pas de hasard. 

Une question me taraude : pour qui cette histoire aura-t-elle été le plus utile ? Pour les Philistins ou pour les Israélites ? La meilleure réponse serait de dire « les deux ! ».  À leurs dépens, les Philistins ont pu apprendre que le Dieu d’Israël ne pouvait être comparé à un autre. Non, l’arche d’alliance symbolisant le Seigneur, ne pouvait être prise pour accessoire décoratif à intégrer à une collection de divinités inopérantes.

Quant aux Israélites, ceux-là devaient aussi apprendre que le Seigneur ne pouvait être utilisé comme grigri ou porte-bonheur ! Étant le Dieu vivant, le Dieu d’Israël a toujours exigé confiance, foi et obéissance de la part de son peuple. Tout sauf des approximations hasardeuses.

De son vivant, Jésus a maintes fois parlé de sa mort et de sa résurrection. Son retour à la vie fut non seulement la preuve ultime de sa toute puissance mais aussi la preuve qu’avec Lui, il n’y a pas de hasard. Et voilà pourquoi… c’est important ! 

Kévin Commere