Depuis qu’il a donné mission à son armée d’envahir l’Ukraine, Vladimir Poutine ne trouve d’autre issue que faire durer le dramatique feuilleton. Après plus de 3 années de destructions et de massacres, des voix s’élèvent pour réclamer un cessez-le-feu immédiat. Mais en digne héritier des « Tsars de toutes les Russies », le tsarévitch Vladimir s’indigne de la grossièreté de
dirigeants osant l’interpeller : « Le langage des ultimatums est inacceptable pour la Russie, il ne convient pas. On ne peut pas parler ainsi à la Russie ». Ah, ça non ! La Grande Catherine n’avait-elle pas autrefois pris possession de la Crimée, de l’Ukraine et d’autres encore ? Les réintégrer dans l’Empire est donc un devoir sacré. Quels que soient les ultimatums, les destructions et les massacres… Une question d’honneur !
Outre-Atlantique, l’Oncle Donald, héritier de l’Oncle Sam dans une version actualisée surprenante, préfère lancer lui-même des ultimatums. En quelques semaines, toute la planète en a été bombardée. Là, l’honneur est remplacé par une autre valeur suprême : l’argent. Une maxime affirmait qu’en Amérique le dollar était roi, le voilà promu empereur.
Si les dirigeants de la planète aiment lancer des ultimatums, ils ne supportent pas d’en recevoir. Je reconnais être tout autant allergique aux ultimatums. Dans le langage civil, on parle plutôt d’injonctions. Ce qui n’empêche pas la résurgence régulière d’un vieux relent militaire comme
en témoigne un article récent : « En finir avec le diktat sociétal de la ménopause ». Ah bon ? Je n’ai pas eu le courage d’aller plus loin que les poncifs du titre … il est vrai que je ne me sentais pas très concerné !
A bas les diktats, aucune entrave à la liberté ! La revendication est unanime. Mais comment y parvenir sans que fleurissent de nouvelles injonctions. Pour preuve, il paraît que « 70% des Français sont favorables à l’aide à mourir, mais des ultra-conservateurs n’acceptent pas la volonté populaire ». De dangereux conservateurs, pardon « ultra-conservateurs », mettent la liberté du peuple en danger. Il faut supprimer leur liberté de s’exprimer. La liberté ne tolère pas les nuances.
Liberté aussi de choisir son genre. L’affreuse contrainte de naître dans un corps sexué n’est plus supportable au 21ème siècle. Encourager un garçon à adopter le genre féminin, c’est le libérer afin qu’il vive sa vraie personnalité. Mais l’accompagner dans ses hésitations sur sa sexualité d’homme devient « thérapie de conversion ». Un homme devenant femme c’est naturel, mais le choix de rester homme ne peut être que le résultat à la fois d’une thérapie et d’une conversion. Façon de convaincre la société d’une double atteinte à la liberté. Vocabulaire manipulé, injonction de valider, liberté au goût douteux.
La véritable liberté ne se conquiert pas en s’affranchissant de la vérité. Jésus est formel : « Si vous restez fidèles à ma parole, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres ». Pourquoi persévérer à s’égarer dans la poursuite d’une liberté ailleurs que sur cette base solide ?
Pierre Lugbull