Je ne sais pas vraiment pourquoi mais quand je suis dans ma voiture je suis assez attentif aux panneaux publicitaires. Peut-être parce qu’ils me font souvent réfléchir d’une part, et aussi parce que j’aime la part d’intelligence dont témoigne une bonne publicité. Une bonne publicité est souvent simple mais quand elle est bien réalisée elle peut être très percutante par la forme et par le fond.
À titre d’exemple, j’apprécie le « venez comme vous êtes » de la célèbre enseigne au « M » jaune. Un slogan que l’on pourrait presque afficher dans les Églises ! Mais j’en retiens un autre pour les chrétiens que nous sommes « [marque de la voiture] signe extérieur de richesse intérieure ! ». N’en déplaise à la marque au lion, j’ai souvent cité cette phrase de la marque au losange dans mes sermons ! 
Mais en sortant du bureau, c’est une autre affiche qui attire mon attention cette fois. Une publicité pour un film d’action. On y lit « Justice League » et on y voit Superman entouré de quelques autres super héros (dont Batman et Wonderwoman pour ne citer que les plus connus). Suivant un peu l’actu des sorties ciné, ce n’était normalement pas une affiche qui était censée me surprendre ou me faire réfléchir. Et pourtant.
Je n’ai pas encore vu le film, mais il est aisé de comprendre le message que l’on veut nous faire passer : Superman ne suffit plus ! Il lui faut être entouré d’autres personnes dotées elles aussi de super pouvoirs. Les forces du mal n’ont maintenant qu’à bien se tenir car Superman est maintenant accompagné de Batman, Aquaman, Wonder woman, etc. Et pour tous, c’est le même combat ! 
Toujours sur mon chemin de retour je réfléchis. Je « psychote » même comme diraient certains. Et si le message à recevoir était que pour sauver le monde des griffes des ténèbres une seule personne ne suffit plus ? Après tout, pensent certains, Christ, Gandhi, Mahomet, ou Bouddha, même combat !
Tous sont là pour que nos vies soient meilleures et que les ténèbres diminuent dans les cœurs n’est-ce pas ? 
On est loin de l’affiche, loin du film, mais c’est pourtant à ce genre de réflexions que les chrétiens ont souvent à faire. Autrement dit, Christ ne peut pas être le seul chemin. Christ ne peut pas être la seule vérité. Christ ne peut pas, à lui tout seul, être la vie ! Christ ne peut pas être le seul médiateur entre Dieu et les hommes ! Une telle pensée serait, et de loin, la plus intolérante en ce siècle décidément ouvert à tout.
Pourtant c’est bien là ma confession de foi. Christ est le seul chemin, la vérité et la vie (cf. Jean 14.6). Christ est le seul médiateur entre Dieu et les hommes (cf. 1 Timothée 2.5). « Christ seul », c’est bien là l’un des accents de ce qu’on a communément appelé la Réforme protestante commencée il y a tout juste 500 ans.
Dans les trois articles qui suivront (patience !) je tenterai, sans prétention, de répondre en quoi « Christ seul ». En attendant, écoutons celui qui avait abandonné Jésus dans le jardin avant de regagner confiance et zèle pour lui : « C’est en lui seul [Jésus] que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n’a jamais donné le nom d’aucun autre homme par lequel nous devions être sauvés. » Actes 4.12.
Kévin Commere