Mercredi (temps de Pâques)

« Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. »
Hier nous avons contemplé le Seigneur, nous avons cru qu’il était à nos côtés nous faisant tenir sur le rocher inébranlable qu’Il est. En lui redisant « oui », nous avons fait de notre mieux pour dire « non » à toutes les autres sollicitations. Continuons de tenir bon ! 
Depuis que nous le connaissons et que nous gardons les yeux fixés sur Lui, notre Dieu a été notre secours, notre joie et notre salut à de nombreuses reprises. Hier encore j’entendais des témoignages touchant de cette vérité éternelle. Tout cela a été vrai pour David aussi, mais combien plus encore pour notre frère et Seigneur Jésus-Christ. Car c’est bien en lui que la fin du psaume 16 s’est réalisée parfaitement un matin de Pâques. Mais nous n’y sommes pas encore…
En ce mercredi, alors que nous avançons doucement vers le souvenir de la croix de Jésus, il faut se rappeler de la raison pour laquelle celle-ci a dû être dressée.
Nous savons que trop bien que le maître mot de ces quelques phrases de Jean c’est l’amour. Impossible d’avoir tort là-dessus ! En Dieu, l’amour est à l’origine de tout. En Dieu, l’amour est le moyen de tout. En Dieu, l’amour est la finalité de tout.
C’est bien souvent LA raison pour laquelle nous nous tournons vers Dieu avec reconnaissance. Mais en proclamant l’amour de Dieu pour le monde, il ne faut pas aller trop vite non plus. Une telle information doit se peser, se mesurer, s’évaluer, se digérer avec plus ou moins de temps pour qu’elle devienne vérité en nous. Se mesurer, s’évaluer, se digérer pour qu’elle devienne vérité en moi et pour moi plus que pour le monde.
Cette croix n’est pas seulement le fait des hommes. Lorsqu’on essaie d’expliquer l’Évangile, on entend souvent cette répulsion, ce mouvement de recul, de la part de ceux qui ne croient pas encore. Ils disent : « comment Dieu aurait-il pu laisser son Fils se faire mettre à mort par des hommes ? ». Oui c’est vrai, mais ce n’est pas l’angle de vue choisi par Jean. Celui de Jean est bien plus vertigineux : la croix n’a pas été dressée par les hommes, mais par Dieu… « Dieu a donné son Fils » ; Il l’a donné sans le retenir. Non seulement donné pour le faire entrer dans notre monde et le faire vivre comme nous, parmi nous, mais donné sans protection ni armure contre la plus grande des morsures (cf. Gn 3.15).
Mais pourquoi une telle morsure ?
Tout simplement parce qu’à nous qui avons été empoisonnés, c’est de là que nous vient la guérison. Dieu guérit le mal, anéantit le mal, en prenant le mal sur Lui. Se faisant, il devient le seul antidote capable de nous sauver (cf.Jean 3.14 et le serpent d’airain de Nombres 21).
Mais tout comme on ne donne pas à boire à un âne qui n’a pas soif, on ne pourra prendre l’antidote qu’étant convaincus de la réalité du poison qui nous tue discrètement, lentement, mais sûrement.
En ce temps de Pâques, plusieurs mouvements semblent nécessaires. Il s’agit à la fois du diagnostic du venin qui nous habite et de la prise du contre-poison donné par Dieu. Ainsi l’un ne va pas sans l’autre.
En ce temps de Pâques prenons le temps de faire nôtre ces deux mouvements importants. Sondons nos cœurs si souvent empoisonnés, mais souvenons-nous aussi que Dieu est plus grand que notre cœur (cf.1 Jean 3.20).
« Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Jean 3.16-17